Communiqué No. 0004/GSN/PP du jeudi 25 septembre
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU GOUVERNEMENT DE SALUT NATIONAL DE LA RÉPUBLIQUE GABONAISE
Communiqué No. 0004/GSN/PP du jeudi 25 septembre 2025
Le Gouvernement de Salut National de la République gabonaise condamne l’émergence de la xénophobie d’État au Gabon
Depuis un moment au Gabon, l’on constate une nette recrudescence de fermetures forcées et d’attaques visant les commerces tenus par les ressortissants béninois. Ces attaques révèlent une inquiétante montée de tensions entre les Béninois installés au Gabon et les citoyens gabonais qui menace de plus en plus le vivre-ensemble pacifique qui a prévalu jusque-là entre les deux communautés.
Le Gouvernement de Salut National en exil (GSN) condamne ces attaques, qu’il considère être une diversion de plus face à l’effondrement et à la banqueroute de plus en plus patents de l’État bananier de Brice Clotaire Oligui Nguema.
Le GSN pense qu’il y a comme un décalage incompréhensible entre les inquiétudes légitimes du peuple gabonais et les politiques du régime de Brice Clotaire Oligui Nguema qui, plutôt que de répondre à ces inquiétudes, offre la xénophobie d’État en lieu et place des solutions attendues par les Gabonais.
Le GSN note que derrière cette campagne d’hostilités directement commanditée par le régime putschiste, il n’y a aucun enjeu réellement économique ni sécuritaire. Il y a, plutôt, une diversion machiavélique orchestrée par le général putschiste visant à détourner l’attention des Gabonais non seulement des crises profondes qui ravagent le pays, mais aussi de son incapacité à trouver des réponses immédiates et durables aux problèmes pressants d’accès à l’eau et à l’électricité, d’emploi, de santé, d’éducation et d’opportunités économiques qui minent le Gabon avec une acuité redoublée depuis la prise de pouvoir mensongère du régime militaire en août 2023.
L’histoire récente du Gabon montre en effet une tendance de plus en plus inquiétante du régime putschiste à désigner des boucs émissaires étrangers à chaque fois qu’il est acculé par ses échecs. Aujourd’hui, ce sont les commerçants béninois qui paient le prix de cette stratégie cynique.
Maintenant, au Gabon, les Béninois sont devenus responsables de tous nos problèmes. On coupe les bourses des Gabonais vers les pays de grands savoirs: C’est la faute des Béninois.On déguerpit et sinistre inhumainement des centaines de famille qu’on déloge manu militari sans politique de relogement: C’est la faute des Béninois. On n’arrive pas à fournir les Gabonais en eau et en électricité: C’est la faute des Béninois. 40% des Gabonais sont au chômage: C’est la faute des Béninois. Les Gabonais se meurent encore un peu trop dans les hôpitaux du Gabon: C’est la faute des Béninois. Les Gabonais ne s’intéressent pas assez aux petites commerces et aux emplois manuels: C’est la faute des Béninois.
Il y a pourtant d’autres étrangers, comme les Libanais par exemple, qui font la pluie et le beau temps au Gabon, sans que l’État puisse répondre à cette prise en otage. Mais Brice Clotaire Oligui Nguema vous dira, là aussi, que c’est la faute des Béninois.
Quand la faute des échecs des politiques publiques commence à être rejetée sur les étrangers, c’est que l’État n’a plus de solutions.
A la question de savoir pourquoi il y a une absence si criarde des Gabonais et Gabonaises dans les petits commerces et autres industries que dominent non seulement les Béninois, mais aussi d’autres catégories d’étrangers – à l’instar des Libanais par exemple – le régime putschiste reste sans réponse et fait l’autruche.
La réalité est ailleurs, et cette vérité est la suivante: sous Oligui Nguema, le Gabon est resté un pays au bord du gouffre économique. Et parmi les maux qui rongent actuellement le pays, il y a, entre autres, un déficit budgétaire insoutenable, l’effondrement des revenus pétroliers, les humiliations diplomatiques du Gabon et un système verrouillé par la Françafrique.
Sur la question du déficit budgétaire insoutenable
L’État gabonais accuse un déficit budgétaire vertigineux, proche de 80% de son PIB selon les dernières estimations du Fonds Monétaire International (FMI). Cette situation illustre d’un effondrement de la gouvernance publique et place le pays dans une dépendance financière mortifère.
Sur la question de l’effondrement des revenus pétroliers
Le pétrole, qui représente encore aujourd’hui près de 80% des exportations et près de la moitié des revenus de l’État, ne rapporte plus assez. La chute des cours mondiaux, combinée au népotisme et aux nominations clientélistes qui ont caractérisé la transition militaire au Gabon, a précipité le pays dans une asphyxie financière qui sape de plus en plus sa capacité à financer à la fois la corruption politique et les besoins sociaux des Gabonais. Face à cette situation, le régime a souvent choisi de financer la corruption plutôt que les bourses et les logements des Gabonais.
A cela s’ajoute une faillite structurelle de l’État qui trahit la banqueroute des politiques publiques improvisées et intempestives du régime putschiste.
Le Gabon vit par exemple ainsi une crise énergétique chronique et inexplicable. Les coupures d’électricité incessantes sont devenues le symbole d’une faillite structurelle: SOGARA, SEEG, PIZOLUB, autant de compagnies nationales saignées à blanc par la corruption, l’incompétence et le népotisme qui se retrouvent en redressement financier. L’État gabonais n’a plus les moyens de garantir un service public vital à ses citoyens.
L’abandon du projet de fer de Belinga au profit de Baniaka relève d’un autre aveuglement politique et économique de la part du régime militaire. Belinga, deuxième plus grande mine de fer à haute teneur du continent après celle de Guinée-Conakry, aurait pu devenir un levier de souveraineté et de développement. En renonçant à cette opportunité, le gouvernement compromet gravement l’avenir du pays.
Sur la question des humiliations diplomatiques
Sur le plan international, le Gabon subit une série d’humiliations. Le dictateur militaire gabonais a été reçu par un simple ministre lors de sa visite à Malabo, preuve du mépris affiché par son voisin équato-guinéen. Plus grave encore, ce dernier a mis sur le marché deux blocs pétroliers autour de l’île Mbanié, jadis revendiquée par Libreville, alors que les ressources de cette zone sont estimées à plus de deux milliards de barils équivalents pétrole. Pis même encore, lors de sa visite à Washington en juillet dernier, le dictateur gabonais est allé faire le plaisantin, ne revenant au Gabon qu’avec une casquette rouge MAGA proclamant la gloire et la grandeur américaines et non la gloire et la grandeur du Gabon. Brice Clotaire Oligui Nguema a démontré son incapacité à défendre la souveraineté nationale.
Sur la question du système verrouillé par la Françafrique
Depuis son indépendance, le Gabon est pris en otage par un système de prédation: la Françafrique. Léon Mba, Omar Bongo, puis Ali Bongo, et aujourd’hui Brice Clotaire Oligui Nguema, ne sont et n’ont été que les relais locaux d’un dispositif mafieux qui a confisqué la richesse nationale au profit d’une minorité et de réseaux extérieurs.
Les réformes démocratisantes annoncées par les putschistes se sont révélées une mascarade. Sous le régime putschiste, l’inclusion politique, l’alternance et le développement économique n’ont jamais vu le jour. Au contraire, le régime actuel perpétue les pratiques d’autoritarisme et de spoliation, auxquelles s’ajoute maintenant une xénophobie d’État servant trop souvent, ces derniers temps, d’échappatoire pour tout et pour rien.
Il faut arrêter le mensonge.
La question centrale, pour le peuple gabonais toujours en quête de changement véritable, demeure celle de l’alternance politique, pierre angulaire de toute démocratie et de toute réelle politique de développement. Or, Brice Clotaire Oligui Nguema a choisi de prolonger la tradition dynastique des Bongo: gouverner sans partage, confisquer les richesses et écraser toute opposition réelle.
Mais une vérité s’impose: la survie du Gabon ne passera ni par les fausses réformes, ni par les boucs émissaires étrangers. Elle réside dans la voix de plus en plus forte du Gouvernement de Salut National, émanation du peuple, seule force capable de briser le joug du système françafricain et d’ouvrir enfin une ère de liberté, de dignité et de progrès pour le Gabon.
Soyons donc clairs. Les attaques et brimades répétées contre les commerçants béninois et les communautés africaines migrantes au Gabon sont le symptôme d’une distraction, un écran de fumée. Les véritables crises sont économiques, structurelles, diplomatiques et politiques. Tant que le Gabon restera prisonnier du système mafieux imposé par la Françafrique et perpétué par son valet Brice Clotaire Oligui Nguema, le peuple demeurera opprimé et les solutions que les Gabonais et Gabonaises attendent ne viendront jamais.
Mais les Gabonais savent désormais que leur libération ne viendra pas d’en haut. Elle viendra du bas, de leur propre mobilisation, portée par le Gouvernement de Salut National en exil, qui incarne désormais l’espoir d’une rupture radicale d’avec un demi-siècle de confiscation, d’humiliation et de prise en otage de la destinée nationale.