Communiqué No. 0003/GSN/PP du 23 septembre 2025 du Gouvernement de Salut National de la République gabonaise

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September 23, 2025 0 Comments

Communiqué No. 0003/GSN/PP du 23 septembre 2025

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU GOUVERNEMENT DE SALUT NATIONAL DE LA RÉPUBLIQUE GABONAISE

Communiqué No. 0003/GSN/PP du 23 septembre 2025

Le Gouvernement de Salut National de la République gabonaise (GSN) a pris acte, ce lundi 22 septembre 2025, de la lettre de démission collective des membres suivants:

– Dr Jacques Okoué, ministre de l’Économie sortant.
– Dr Georges Augowet, ministre de la Défense sortant.
– M. Allhen Alhan Ambamany, ministre de l’Intérieur sortant.
– M. Jean-Baptiste Nyonda, ministre de la Culture sortant.

Le GSN procédera très prochainement à un remaniement ministériel en vue non seulement de l’intérim, mais aussi du remplacement des membres démissionnaires.

Le GSN tient à noter qu’un gouvernement se voulant fonctionnel, efficace et discipliné ne saurait s’accommoder de comportements capricieux et immatures par lesquels:

1) Certains de ses membres passeraient plus de temps, dans l’indiscipline la plus notoire, à comploter dans les arrières cours et à semer la zizanie par des guéguerres de groupuscules, de clans et d’égos, plutôt qu’à se concentrer sur le travail à faire, sapant ainsi au passage, par leurs tergiversations, l’efficacité de l’action gouvernementale pendant près de trois semaines d’immobilisme savamment et machiavéliquement entretenu. Là où il était attendu d’eux les deux petites pages de documents demandés en vue de la présentation de l’état des lieux de leurs ministères de tutelle respectifs, ces documents ne sont jamais venus. On n’entre pas dans un gouvernement pour la décoration ou juste pour porter le titre comme un habit du dimanche. On y entre quand on sait qu’on veut laisser comme trace de son passage et de sa présence autre chose que les caprices d’enfants et le vide.

 2) Certains membres feraient fi de l’opinion majoritaire des autres membres en s’arrogeant le droit de décider pour la majorité ce que la majorité doit penser, et ainsi tenter de faire chanter la majorité pour lui imposer unilatéralement son opinion avec menaces de démission si telle ou telle chose n’est pas faite, même quand cette majorité s’est librement prononcée en contradiction des demandes capricieuses et émotionnelles des membres démissionnaires. Ces derniers ne semblent pas encore avoir pleinement assimilé les notions les plus élémentaires qui inséminent les prises de décisions démocratiques dans un groupe où l’opinion de tout le monde, pas juste celle des gens avec de gros diplômes, doit compter. Tout le monde est égal dans notre institution gouvernementale et personne ne peut y subsister qui aurait la prétention de se sentir supérieur ou plus avisé que ceux que l’on regarderait avec mépris comme les “plus petits” d’entre nous, notamment les femmes qui, lors du Conseil Ministériel du 20 septembre 2025, ont subi de leur part les attaques les plus misogynes. Quand on n’est pas à même d’accepter la démocratie à l’intérieur d’un groupe et qu’on n’est pas en mesure de se plier à la loi de la majorité, c’est qu’on est soi-même dictateur et incapable de tolérance dans la confrontation des idées. De tels comportements ne sauraient être tolérés au sein du Gouvernement de Salut National. 

3) Les membres démissionnaires télégraphaient déjà, sans l’avouer, leur désir de tuer dans l’oeuf notre projet de gouvernement en le transformant en autre chose qu’un gouvernement de résistance et de défiance recherchant l’évincement et la délégitimation de celui en place au Gabon. Ce changement de nom, proposé plus d’une fois en des termes à peine voilés par l’un des membres démissionnaires, trahissait déjà ce désir de détruire l’instrument de combat le plus virulemment dressé sur le chemin de Brice Clotaire Oligui Nguema, le tyran de Libreville. Le stratagème n’a échappé à personne. 

A ce titre, le GSN souhaite affirmer avec fermeté et responsabilité les points suivants :

  1. La stabilité institutionnelle est assurée

Malgré les départs annoncés, le Gouvernement de Salut National de la République gabonaise continue d’assumer pleinement ses fonctions et responsabilités régaliennes. Les portefeuilles laissés vacants seront ré-attribués à titre intérimaire ou permanent, aux fins de garantir la continuité et l’efficacité de son action publique.

  1. Les engagements du GSN auprès du Peuple gabonais et de ses partenaires demeurent inchangés

La mission du GSN reste guidée par la confiance que lui accorde et n’a cessé de lui accorder le peuple gabonais. Celle-ci oblige le GSN à un devoir de conviction pour un Gabon meilleur aspirant à la restauration de la dignité nationale, à la lutte contre la mauvaise gouvernance et à la préparation d’une alternance démocratique réelle et durable. Ces objectifs, qui se situent au fondement même de notre action, ne seront aucunement remis en cause.

  1. Un processus judiciaire transparent est en cours

S’agissant des allégations accusatoires dont Monsieur le Premier ministre fait actuellement l’objet pour des faits s’étant passés dans le cadre, non pas du Gouvernement de Salut National, mais entre membres du “Congrès des Citoyens Libres” le mouvement politique auquel le Premier ministre appartient, le Conseil des Ministre du samedi 20 septembre 2025 a majoritairement appelé non seulement au besoin de ne pas engager le gouvernement dans le débat autour d’une situation privée désormais aux mains de la justice par des plaintes de part et d’autre, mais aussi au respect du principe fondamental de la présomption d’innocence, principe qui interdit toute conclusion hâtive ou émotionnelle sur un sujet à même de ruiner prématurément des réputations de part et d’autre. Le GSN en appelle donc au sens de la retenue et des responsabilités des uns et des autres et réaffirme son désir de voir la justice française apporter tout son éclairage sur cette affaire. 

  1. Prise de mesures éthiques, mais aussi de protection contre les tentatives de déstabilisation

Le Gouvernement de Salut National de la République gabonaise n’élude aucun des faits, qu’ils soient de nature criminelle, morale et/ou éthique. L’affaire concernant le Premier ministre, née d’une relation personnelle et consentie qu’il a lui-même rendue publique, a assurément affecté l’image d’exemplarité que nous devons à nos concitoyens. Reconnaître cette réalité est un devoir de sincérité et de responsabilité. Nous ne saurions nous en dérober.

Ainsi, quoique les faits allégués se soient passés entre membres, non pas du Gouvernement de Salut National, mais du Congrès des Citoyens Libres (CCL) dans le cadre du fonctionnement interne de ce mouvement politique, le GSN s’est engagé au renforcement immédiat et sans précédent de ses valeurs éthiques. 

Il a ainsi été décidé les mesures suivantes :

– Accélération de la rédaction et de l’adoption tant de sa Charte des Valeurs que de son Code d’éthique et de bonne conduite, dont les moutures sont encore en état de brouillon. Une fois terminés et adoptés, cette Charte éthique et ce Code de bonne conduite obligeront, une fois adoptés, chaque membre du gouvernement à une conduite éthique exemplaire, avec obligation de déclarer en amont toute situation susceptible d’affecter son intégrité ou de fragiliser l’institution. Mais le gouvernement, dans les cas impliquant des procédures judiciaires, restera toujours solidaire et/ou respectueux du droit à la défense de ses membres sur la base du principe de la présomption d’innocence, jusqu’à preuve du contraire.

– Création d’un Comité d’éthique, de déontologie et de résolution des conflits indépendant, qui sera chargé d’évaluer les cas sensibles, de proposer des mesures adaptées et d’assurer la cohérence entre l’exigence morale, les besoins de la justice (si applicables), et l’efficacité politique.

– Mise en place de mesures conservatoires internes incluant la définition, dans la future                         Charte éthique, d’une échelle de sanctions disciplinaires claires et proportionnées, allant de l’avertissement à la révocation définitive, avec dans certains cas la délégation temporaire de responsabilités, aux fins de préserver la sérénité de l’action gouvernementale.

Le GSN rappelle cependant que la justice seule établit les faits et que la présomption d’innocence reste, pour nous, un principe non négociable. Si nous dirigeons demain le Gabon, ce principe restera inviolable car diriger un pays c’est, aussi, éviter de céder aux émotions de la vindicte populaire. Aucun gouvernement ne survivrait à l’émotivité des réseaux sociaux ou des médisances s’il fallait suivre les appels au lynchage qui invitent au contournement de la loi et, donc, au lynchage public des personnes publiques avant que justice ne soit faite. 

Le GSN dénonce à ce titre, et avec la plus grande fermeté, tout usage cynique et honteux qui pourrait être fait de cette affaire. L’exploitation de l’intimité et l’instrumentalisation de cette intimité tant par les transfuges du gouvernement que les cercles du régime constituent une diversion qui en dit plus sur leur haine, mais aussi leur peur, de notre Premier ministre. Car quand nos adversaires n’ont plus rien à offrir au peuple, quand ils n’ont plus d’idées ni de solutions, ils se réfugient dans la boue et les ragots, espérant masquer leurs propres faillites et, parfois même, leurs propres immoralités.

Tout en regrettant, mais aussi tout en assumant avec gravité et humilité les erreurs humaines qui ont pu être commises de part et d’autre, le GSN condamne avec la plus grande fermeté tous ceux qui instrumentalisent ou sont tentés d’instrumentaliser l’intimité des autres pour masquer leurs propres forfaits et leurs propres faiblesses. Ce sont eux les véritables criminels politiques, qui se font aujourd’hui les complices de ceux-là mêmes qui ont pillé nos richesses, confisqué nos libertés et ravalé notre peuple au silence. 

Que l’on ne vous trompe pas…. le scandale n’est pas dans la relation consentie entre un homme et une femme dans une chambre d’hôtel. Le vrai scandale se trouve dans les près de soixante ans de corruption, de dictature et de meurtrissures nationales que le peuple gabonais subit depuis l’avènement des Bongo au pouvoir en 1967. 

Voilà l’ennemi, voilà le combat! 

Et nous ne cesserons de le mener jusqu’à la victoire finale du peuple.

Cet épisode, loin de diviser les membres du gouvernement de Salut National qui comprennent les vrais enjeux, et qui savent d’où viennent en réalité les attaques visant au renversement du gouvernement du peuple que nous sommes depuis sa création, nous rappelle avec force que notre exigence doit être plus haute encore que celle de nos adversaires. 

Nous n’avons pas le droit à la complaisance mais juste droit à la transparence, à l’exemplarité et à la rigueur qui seront, désormais, les seuls repères de notre action. Nous savons que la moindre erreur, même la plus humaine, sera scrutée, amplifiée et utilisée contre nous. C’est pourquoi nous faisons le choix d’en assumer la responsabilité, de la corriger et de la transformer en leçon, puis en action.

Rien, absolument rien, ne va détourner notre marche vers l’essentiel, qui est de libérer le Gabon, rendre à son peuple sa dignité, et ouvrir devant lui un horizon de justice et d’espérances nouvelles. Cette marche n’échouera pas parce qu’il y aurait eu des rapports intimes adultes et consentis entre membres d’une organisation tierce n’ayant rien à voir avec le travail du Gouvernement de Salut National. Cette marche échouera si nous permettons aux ennemis qui veulent nous abattre de créer les amalgames qui nous feront croire que c’est un rapport jusqu’à nouvel ordre consenti entre adultes qui est responsable de la mort du Gabon depuis 58 ans.

  1. Un appel solennel à l’unité nationale, à la solidarité et à la vigilance

Le Gouvernement de Salut National invite l’ensemble des Gabonaises et des Gabonais à rester unis, à refuser les divisions et à déjouer toute tentative de déstabilisation. L’heure n’est pas aux querelles mais à la responsabilité, au calme et à la cohésion nationale.

Sous la direction du Premier ministre, le Gouvernement de Salut National de la République gabonaise demeure pleinement engagé à poursuivre, avec détermination et sérénité, la mission qui lui a été confiée par et pour le peuple gabonais.

Fait à Atlanta, le 23 septembre 2025

Pour le Gouvernement de Salut National,

  1. Henri Omva
    Ministre des Affaires étrangères et Porte-parole
    Gouvernement de Salut National de la République gabonaise

 

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